Les Hauts de Hurlevent - Roman d'Emily Brontë

Les Hauts de Hurlevent est un roman écrit par Emily Brontë en 1847, il est considéré comme un classique de la littérature anglaise.

C’est la raison principale pour laquelle j’ai décidé de le lire, je voulais élargir mes horizons littéraires, et voir à quel point les classiques et moi pourrions nous entendre.


Il y a quelques années, j’avais lu Orgueil et Préjugé que j’avais particulièrement aimé, et l’adaptation cinématographique m’a beaucoup plu. Pour la petite histoire, c’est le film, avec Keira Knightley qui m’a donné envie de lire le livre.



Dans cet article, je voudrais apporter un regard un peu plus détaillé sur les personnages et l’histoire contée dans ce roman qui a déchaîné beaucoup de mes émotions.

L'histoire et l'intrigue

Les Hauts de Hurlevent c’est l’histoire d’une expropriation, d’une vengeance, d’une jalousie et presque d’une haine qui trouve son origine dans un geste noble.

En effet, nous suivons le chemin alambiqué d’un orphelin dénommé Heathcliff, recueilli ou plutôt imposé par un père à toute sa famille.

Évidemment, cet orphelin imposé va grandir dans le rejet et l’humiliation jusqu’à son attachement à Catherine (fille légitime de son bienfaiteur) qui va à son tour créer un cercle vicieux qui s’étendra sur plusieurs générations.


Toute l'histoire tourne autour de cet Heathcliff qui semble faire la pluie et le beau temps sur presque tous les personnages.

On le retrouve au début, vieux mais vigoureux, puis on plonge dans son passé pour revenir à son présent et ainsi de suite pendant 450 pages.

Pour nous conter son histoire, celle de Hurlevent, cette demeure où il habite, plusieurs personnages se relaient. Tantôt Nelly Dean, tantôt M. Lockwood, et leur narration a vite fait de nous perdre si l'on n'est pas solidement accroché, d'autant plus que le récit soulève beaucoup d'émotions fortes et très négatives.

Bien entendu, tout cela tient en haleine le lecteur et je dois avouer que je n'y ai pas échappé même si la violence de mes émotions a mis une pause prolongée à ma lecture.


Heathcliff veut se venger de cette famille qui l'a accueilli, mais aussi rejetée et humiliée. Sa décision est prise lorsqu'il surprend une conversation entre Catherine et Nelly, cette dernière avoue avoir des sentiments pour lui tout en rejetant l'idée de l'épousée par soucis de son statut social. Ce soir là, il disparait et ne revient que quelques années plus tard, après avoir fait fortune, dans le seul objectif de faire regretter à chacun de ses bourreaux leurs attitudes et décisions passées.


L’un des aspects qui m’a particulièrement et assidûment irritée pendant ma lecture, c’est le fait que ce Heathcliff obtienne absolument tout ce qu’il voulait de tout le monde. C’était extrêmement pénible de lire que tous ses caprices étaient comblés, que tous ses plans machiavéliques, ses chantages, ses manigances étaient toujours des succès. C’est à croire qu’aucun des autres personnages n’avait assez de jugeote, de caractère ou simplement de présence d’esprit pour mettre un terme à toutes ses actions.


Pourquoi Emily Brontë a-t-elle dépeint ce genre de personnage ? Pourquoi a-t-elle écrit une histoire pareille ?


Les personnages

Ils sont tantôt attachants, tantôt éprouvants, tantôt irritants mais toujours très obsédés, chacun par quelque chose.


En parlant d’obsession, la relation entre Catherine et Heathcliff est celle qui déchaîne le plus les passions, je vous explique.

La relation qui lie ces deux personnages est assez complexe, un coup ils se détestent, un coup ils s'aiment à ne point vouloir se séparer, au détriment de toute bienveillance et surtout au détriment de leurs entourages.

Dans la mesure où chacun d'entre eux fait preuve d'un orgueil et d'un égocentrisme sans pareil, je m'étonne encore aujourd'hui que personne n'ait su ou voulu les remettre sur le droit chemin.

Pour ne rien arranger, leurs enfants respectifs (parce qu'ils se sont reproduits chacun de leurs côtés) sont tout aussi égocentriques, manipulateurs et orgueilleux à souhait.

Je vous laisse imaginer le tableau familial …


Il y a d’autres personnages, plus ou moins important et tout aussi irritants : 


Linton Heathcliff est certainement le plus détestable après son père. Inutile à souhait et totalement manipulateur, faible (physiquement et mentalement) et sournois. Sa courte existence aura fait assez de dégâts que sa mort n'a pas su réparer.


Nelly Dean est l’une des narratrices de l’histoire et c'est elle en donne presque la conclusion. C’est une femme étonnamment peureuse qui n’a jamais su correctement servir ses maîtres. En réalité, sa présence dans la vie de tous les personnages n’a été d’aucune valeur ajoutée, elle ne leur a rien apporté de significatif et de pérennel. Je peux pousser la réflexion jusqu’à dire que sans elle, les vies des personnages principaux auraient été radicalement différentes.


Cathy (diminutif de Catherine) Linton, comme sa mère (Catherine Earnshaw), est d’une nature assez égocentrique et a la langue bien pendue. Son éducation a clairement été bâclée par un père trop aimant et pas assez ferme et des gouvernantes toutes aussi complaisantes. Ses obstinations l’ont tout droit conduite dans la gueule du loup, elle a tout perdu et a bien failli se perdre elle-même.


Hareton Earnshaw (neveu de Catherine Earnshaw), héritier dépossédé et maintenu dans l’ignorance. Je pense que c’est le personnage qui m’a le plus ému dans la mesure où il est vraiment une victime innocente, il subit les abus de Heathcliff tout en ayant pour lui la plus grande affection. C’est d’ailleurs le seul qui le pleure à sa mort, c’est dire à quel point le lavage de cerveau dont il a été victime a été efficace.

Toute ma gratitude envers l’auteure pour la fin qu’il a eue, il la méritait vraiment.


M. Lockwook, notre premier narrateur. Ce jeune londonien qui vient s’exiler dans les landes et qui, par la force des choses, va voir sa curiosité être attisée par ce petit peuple de Hurlevent. Il n’est pas particulièrement présent dans le roman, il n’a pas d’influence ni d’incidence sur les événements, il les accompagne et les observe, tout simplement.


La conclusion

Les Hauts de Hurlevent est un roman captivant, prenant, mais aussi extrêmement irritant. Les personnages sont assez complexes tout comme leur personnalité décalée mais pourtant très réelle et actuelle.
La fin, quant à elle, a un goût doux-amer car, au final, ce Heathcliff ne se sera pas repenti de ses crimes et de sa mauvaise conduite, jusqu’au bout, il aura été l’antagoniste.
La fin de sa vie est bien trop douce au regard de toutes les souffrances qu'il a infligées à tous les personnages, je dirais même qu'il a obtenu ce qu'il voulait puisqu'il termine sa vie avec le sourire.

Ce roman n’est pas pour les âmes, sensibles c’est évident, pour le lire, il faut avoir une certaine appétence pour les tragédies romantiques, les antihéros, la vengeance et une atmosphère dense et sombre.

L’un des roman qui s’en rapproche c’est certainement Le Comte de Monte-Cristo (un chef d’œuvre littéraire que j’ai beaucoup aimé) en terme de tragédie romantique et de vengeance.


Maintenant, je sais ce qui déchaîne mes passions, et pour rien au monde, je ne relirai les Hauts de Hurlevent. Ce fut particulièrement pénible pour une adepte de la justice et de la pensée cohérente que je suis. Je l'avoue, la bêtise a le don de m'irriter, et celles de tous les personnages secondaires n'a eu de cesse de m'irriter.

Je dois toutefois saluer l'ingéniosité de Heathcliff, il est l'exemple même de la persévérance et de la politique du "jusqu'au boutisme" : il se donne un objectif, il l'atteint, et il broie tous les obstacles devant lui.


Êtes-vous de la même école que lui ? Ou suivez-vous plutôt un chemin plus noble ?



L'oeil de Sha'M


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